Bispo pentecostal sugere “desintoxicação” em igrejas históricas
“Desligue-se da televisão evangélica” é a admoestação do bispo Walter McAlister, da Igreja Cristã Nova Vida, de linha pentecostal, sugerindo que fiéis façam uma “desintoxicação” dos hábitos neopentecostais frequentando templos de igrejas históricas.
Ele propõe que para a desintoxicação o crente busque uma igreja tradicional, como batistas, presbiterianos, metodistas e congregacionais, que são, na sua grande maioria, mais dedicados ao estudo das Escrituras.
“Ache uma”, recomenda em seu site. “Digo isso não porque seja necessariamente a igreja que você vai frequentar pelo resto da vida. Mas encare isso como parte de sua ‘desintoxicação'”.
Um dos pecados de igrejas neopentecostais é “o abuso ou o abandono das Sagradas Letras”, aponta o bispo. “Usam frases feitas, adesivos, chavões e uma cultura interna massacrante de autoajuda e pensamento positivo”, assinala.
Ou seja, não fazem teologia. O argumento de que não precisam de teologia, só de Jesus, “é um apelo à ignorância e não acrescenta nada à nossa vida espiritual”. Teologia, define McAlister, é a linguagem da Igreja, é a formação de conceitos corretos e bíblicos. “É a maneira pela qual os pensadores organizaram o conhecimento bíblico e o traduziram à prática e ao culto cristão”.
O bispo explica, no site, porque não indica a sua própria igreja para a “desintoxicação”: quando nesse processo, é preciso “se afastar de tudo o que pode te levar de volta ao vício. Toda e qualquer igreja pentecostal, inclusive a nossa, usa termos, jargões e conceitos que trazem ligeira semelhança com os do neopentecostalismo, mesmo que não sejamos neopentecostais”.
Na França, o Conselho Nacional dos Evangélicos (CNEF) publicou documento em que classifica a teologia da prosperidade, proclamada por igrejas neopentecostais, como uma distorção da mensagem cristã, informa o jornal “La Croix”.
A teologia da prosperidade, diz o documento, “instrumentaliza” Deus, colocando-o a serviço da prosperidade do fiel”. Entrevistado pelo jornal, o pastor batista Thierry Huser frisou que essa teologia ignora “toda a pedagogia de Deus na nossa vida, que às vezes quer nos dar ensinamentos a partir de situações difíceis”.
Fonte: IHU On-Line: 13 Julho 2012.
Les évangéliques se démarquent de la théologie de la prospérité
Dans un document officiel, conçu comme un outil destiné aux Églises évangéliques et adopté fin mai, le Conseil national des évangéliques de France a pris ses distances avec cette théologie issue des courants pentecôtistes américains, qui met sur le même plan salut chrétien et richesse matérielle.
Pour la télévangéliste américaine Gloria Copeland, l’équation évangélique est sans équivoque : « Donnez 10 dollars et vous en recevrez 1 000. Donnez 1 000 dollars et vous en recevrez 100 000… En résumé, affirme-t-elle dans God’s Will is Prosperity (« Dieu veut la prospérité »), Marc 10,30 (NDLR : où le Christ affirme que celui qui donne recevra au centuple) est une très bonne affaire. » Tout aussi péremptoire dans God’s Laws of Success (« Les Lois divines du succès »), un autre télévangéliste américain, Robert Tilton, assure que « le succès est disponible ici et maintenant… Il dépend de vous de le recevoir. Si vous ne réussissez pas, c’est votre faute et non celle de Dieu. »
Ces deux prédications sont emblématiques de la « théologie de la prospérité » qui fait florès depuis cinquante ans dans les milieux pentecôtistes aux États-Unis. En France aussi, elle séduit non seulement certaines Églises issues de l’immigration, mais on en trouve des accents distillés ici ou là dans les sermons.
Le Conseil national des évangéliques de France, qui se veut une instance de régulation doctrinale au sein du monde évangélique français, a estimé nécessaire de s’en démarquer officiellement et de donner des repères à ses membres. Le 22 mai, une étude de 30 pages, élaborée par un comité de théologiens, a été adoptée à l’unanimité par l’ensemble des courants qu’il représente : piétistes orthodoxes, baptistes, mais aussi pentecôtistes et charismatiques pentecôtistes. Tous s’accordent pour dire que la théologie de la prospérité présente une conception « erronée » de la foi, qui « détourne » le message évangélique en absolutisant certaines promesses de bénédictions de la Bible et présente, dès lors, de réels dangers.
« On ne laisse pas à Dieu la liberté de nous répondre autrement »
Première erreur : la théologie de la prospérité met sur le même plan le salut, la prospérité physique (santé) et matérielle (richesse), alors que le salut chrétien, qui fait le cœur de l’Évangile, « concerne avant tout la relation à Dieu et la réconciliation avec lui par le Christ », analyse Thierry Huser, pasteur de l’Église baptiste, l’une des chevilles ouvrières du texte.
Bien plus, elle « instrumentalise » Dieu, en le mettant au service de la prospérité du croyant : en effet, selon ses partisans, le fidèle doit croire que tout, y compris la richesse, lui a été déjà acquis par le Christ. Il lui suffit donc de manifester sa foi dans la promesse de l’Évangile en donnant de l’argent pour qu’il en obtienne la récompense… Mais, dans une telle logique, « l’accent unilatéral sur la parole de foi, dont l’efficacité réside en sa propre force d’affirmation, peut conduire à avoir “foi en la foi” plutôt que d’avoir “foi en Dieu” », estime le document qui dénonce une vision du monde « proche de la pensée magique ».
« On ne laisse pas à Dieu la liberté de nous répondre autrement, complète Thierry Huser. On laisse de côté toute la pédagogie de Dieu dans notre vie, qui parfois veut nous enseigner à partir de situations difficiles. »
Ce « système à sens unique » met en avant « de fausses promesses »
En ce sens, si les théologiens de la prospérité rejoignent « des aspirations profondes » de « populations dont la réalité quotidienne est la souffrance et la misère », ils sont en revanche « marqués par l’hédonisme de notre société, qui refuse les limites et la souffrance, ajoute Thierry Huser. Dans nos Églises, nous croyons en un Dieu qui intervient dans notre vie et peut donner des signes miraculeux de son action, mais il ne faut pas les systématiser. »
Particulièrement dangereux, ce « système à sens unique » est ainsi « source de profonde désillusion », parce qu’il met en avant « de fausses promesses ». Pire, il est très culpabilisant pour le chrétien : s’il n’est pas exaucé, on lui rétorque que c’est parce que sa foi n’était pas assez forte… « Les prophètes de la prospérité se mettent ainsi à l’abri de toute remise en cause de leurs promesses. Par contre, tout le poids de l’échec éventuel de ces promesses repose sur le croyant qui a espéré, prié, donné », déplore le texte du Cnef.
Enfin, dernière erreur et non des moindres, les avocats de la prospérité occultent les mises en garde récurrentes, dans la bouche de Jésus, « contre l’amour de l’argent et contre l’idolâtrie de la réussite matérielle ».
« La théologie de la prospérité rejoint des aspirations profondes »
Ce document n’est pas le premier du genre : il intervient après la déclaration de Lausanne III adoptée en 2010 par 4 200 responsables évangéliques du monde entier, dont un paragraphe épinglait déjà la théologie de la prospérité. L’engagement de Lausanne avait été lui-même préparé par un texte du groupe de travail théologique de Lausanne de 2008-2009.
Ce texte, encore plus ferme et plus clair, déplorait que l’Évangile de la prospérité, « en amplifiant les diverses causes spirituelles et démoniaques de la pauvreté », passe quasiment sous silence ses causes économiques et sociales. Ce que ne fait pas le document des évangéliques français, qui reste « sur le même registre individuel et personnel » que les théologiens de la prospérité : « Cette étude du Cnef est très importante, car la théologie de la prospérité rejoint des aspirations profondes, relève le P. Michel Mallèvre, directeur du centre œcuménique Istina, mais en contrepoint, elle ne propose pas de réponse sociale, n’invite pas à combattre la pauvreté, au nom même de l’avancée du Royaume de Dieu. »
Une telle invitation aurait été d’autant plus légitime, à ses yeux, que depuis plusieurs années les évangéliques se sont lancés, avec le Défi Michée, dans une campagne internationale de lutte contre la pauvreté.
Fonte:La Croix – 29/06/2012